Les biopuces à substrat solide greffé sont parmi les micro-détecteurs biologiques les plus répandus. La capture de biomolécules (cibles) par appariement à des molécules (sondes) greffées sur un substrat solide, est détectée par fluorescence d’un marqueur moléculaire. Le concept de biopuce fluide, développé au LEGI depuis 2003, consiste à capturer des cibles à une interface liquide fonctionnalisée par des sondes tensioactives. Ce concept de biopuce fluide permet entre autre avantages la détection mécanique de l’appariement cible/sonde sans marquage.
Cette détection, démontrée avec la thèse de Cyril Picard, repose sur la sensibilité de la rhéologie d’une interface fluide à son contenu moléculaire. Un réseau d’ondes capillaires qui sollicite la rhéologie de la surface fonctionnalisée est excité par agitation verticale micrométrique d’une phase aqueuse contenant potentiellement les biomolécules recherchées. La géométrie du réseau d’ondes et sa capacité de résonance amortie, caractérisée par interférométrie, sont intrinsèquement liées aux propriétés rhéologiques de surface, affectées par la capture des biomolécules, et différentes en fonction des biomolécules capturées [1].
PROSPECTIVES
Nous visons la miniaturisation de ce diagnostic par résonance capillaire
pour une intégration au sein d’un labopuce à gouttes [2].
La résonance capillaire amortie est à présent entretenue à la surface d’une gouttelette, par électromouillage.
Sont attendues :
- simplicité et rapidité de mise en œuvre d’un biocapteur embarquable voire consommable,
- économie de réactifs (volume d’une goutte : 0.1-1 µL),
- détection ultra-résolue par concentration fluidique des cibles à l’apex d’une goutte.
- accélération du processus de reconnaissance sonde-cible par un micro-vortex au sein de la goutte.