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Accueil > Actualités > Soutenances de doctorat > Doctorats 2014

Mercredi 26 novembre 2014, soutenance de thèse de Hélène BARRAL - 14h00, Salle Louis Lliboutry, LGGE, Campus

Couches limites atmosphériques en Antarctique

Encadrant

- M Christophe Brun (LEGI),
Maître de conférence, UJF, Co-directeur de thèse
- M Christophe Genthon (LGGE),
Directeur de recherche, CNRS, Co-directeur de thèse

Résumé

La surface enneigée du continent Antarctique, sauf pour quelques heures les après-midi d’été, se refroidit constamment radiativement. Il en résulte une stratification stable persistante de la couche limite atmosphérique qui alimente un écoulement catabatique le long des pentes qui descendent du plateau vers l’océan. Les inversions de températures et les vitesses de vents associées sont extrêmes l’hiver où une inversion moyenne de 25°C sur le plateau et des vitesses dépassant les 200 km/h sur
la côte sont régulièrement observées. L’été, les inversions restent très marquées la nuit, mais le réchauffement de la surface par le soleil conduit au développement de couches convectives l’après midi. Des replats et des pentes immenses et vides, inlassablement recouverts de neige : l’Antarctique est un laboratoire unique pour étudier les transitions entre les régimes turbulents, et surtout la
turbulence dans les couches limites stables et catabatiques. Des processus délicats à étudier, puisque très sensibles aux hétérogénéités de la surface.

Ce travail de thèse documente trois cas d’école estivaux typiques : le cycle diurne sur le plateau Antarctique, la génération d’un écoulement catabatique local, et la couche limite soumise à un forçage catabatique. Ces trois situations ont été explorées avec des observations in-situ. Pour deux d’entre elles, les observations ont nourri et ont été complétées par des simulations avec le modèle atmosphérique Méso-NH. Le premier cas s’intéresse au cycle diurne au Dôme C. Le Dôme C, sur le plateau Antarctique est une zone plate et homogène éloignée des perturbations océaniques. Depuis quelques années, une tour
de 45 m échantillonne la couche limite. L’été, un cycle diurne marqué est observé en température et en vent avec un jet de basse couche surgéostrophique la nuit. Une période de deux jours, représentative du reste de l’été, a été sélectionnée, pour la construction du cas d’inter-comparaison GABLS4, préparé en collaboration avec Météo-France. Les simulations uni-colonnes menées avec le modèle Méso-NH ont montré la nécessité d’adapter le schéma de turbulence afin qu’il puisse reproduire à la fois les inversions de température et l’intensité de la turbulence mesurées.

Le deuxième cas d’école examine un écoulement catabatique généré localement, au coucher du soleil, observé sur une pente de 600 par 300 m en Terre Adélie. Certaines caractéristiques de la turbulence, en particulier l’anisotropie, ont été explorées à l’aide de simulations à fine échelle (LES). Le troisième cas s’intéresse à la couche limite mélangée typique des zones côtières soumises à un vent intense. Ce vent d’origine catabatique, a dévalé les 1000 km de pente en amont. En remobilisant la neige, il interagit avec le mélange turbulent. Le travail s’est intéressé dans ce troisième cas à l’impact du transport de neige sur l’humidité de l’air et au calcul des flux turbulents à partir des
profils de température, vent et humidité.

Mots-clés

Antarctique, couche limite atmosphérique stable, vent catabatique, transport de neige par le vent, mélange turbulent, simulation numérique, observations.